Un tour pas comme les autres ... le Vendée Globe de Jean-Pierre Dick 2/2

Publié le par Nam

Casse et réparation de la bôme (2ième commentaire)

 

Comment c'est arrivé ?

 

La version courte et en course : lors d'un empannage volontaire la bôme de Virbac s'est cassée au niveau du point d'attache du 3e ris.

 

 

Pourquoi c'est arrivé ?

 

Là c'est la version un peu plus 'officieuse' que Jean-Pierre Dick a reconnu à terre une fois arrivé ... et cette casse illustre parfaitement la maxime le mieux est l'ennemie du bien !

 

"Quant à ma bôme, la casse est plus due à une erreur d'appréciation de ma part. Je l'ai joué très, très sécurité en mettant 3 ris dans la grand voile comme je l'avais fait déjà plusieurs fois mais cela n'a pas suffit" car un petit grain de sable est venu perturber la manoeuvre bien préparée ... avec les conséquences que l'on sait !

 

Jean-Pierre souhaitant préserver son vit de mulet (il l'avait déjà changé à 2 reprises et il n'avait plus le droit à l'erreur), a bordé (tendu) l'écoute de grand-voile, objectif : limiter les mouvements de la bôme et les efforts encaissés par l'articulation entre la bôme et le mat (j'ai nommé le vit de mulet). Evidemment affirmer que c'est la cause de la casse de la bôme c'est facile à dire ... à posteriori surtout assis dans un fauteuil comme c'est mon cas !

 

"cette force a tiré au milieu de la voile et a provoqué la casse (ndlr : lors du passage de la grand-voile d'un bord sur l'autre). Quand la bôme a cassé, je me suis dit : quel con ! et tout de suite je me suis dit que j'allais la réparer !"

 

 

 

La réparation elle-même

 

Contrairement à Patrice Carpentier (VMI) dans des circonstances proches (bris de bôme sur un empannage 'involontaire' lui !) qui après un 'bricolage', qui n'a pas tenu, a été contraint de faire escale et de repartir hors course ... Jean-Pierre Dick avait l'arme secrète à bord ... il avait prévu le coup en embarquant du matériel pour 'manchonner' sa bôme ! Bon ensuite la réparation n'est pas de tout repos quand même ...

 

Jean-Pierre Dick (Virbac-Paprec) : "Depuis dimanche, il pleut tout le temps. Cette météo de m... ne me permet pas de finir la réparation de ma bôme cassée. J'aimerais vraiment réaliser le boulot avant le cap Horn mais il ne faut surtout pas que je me précipite. C'est contre-nature mais il faut que je sois patient."

 

Et effectivement lŽadaptation du manchon à la forme conique de la bôme [collage de feuille de carbone et ponçage pour adapter son diamètre à celui de la bôme] n'a pu être réalisée qu'une fois le Horn passé parce que cantonné à l'intérieur par le mauvais temps pour bricoler une bôme de plusieurs mètres, ben c'est pas le pied, voir la photo ci-dessous.

 

 

Voila ces aventures expliquent le surnom donné par les journalistes à Jean-Pierre "Maudit Dick" ou encore "Dick Giver".

 

En complément je vous invite à lire ou relire mon article sur le vocabulaire 'réparation' de Jean-Pierre avec une belle photo du travail une fois terminé.

 

 

Et après naviguer avec une bôme 'réparée' ça change quoi ?

 

Une fois la bôme remise en état Jean-Pierre s'est interdit les empannages, manœuvres qu'il juge beaucoup trop dangereuses pour sa bôme et son vit-de-mulet fragilisés ... il transforme les changements de direction systématiquement en virement de bord face au vent.

 

 

 

1er passage du Horn

 

je sais c'est la même photo qu'hier (!) mais elle est trop 'belle' cette photo : elle tranche pas mal je trouve avec la première partie des paroles de Jean-Pierre rapportées ci-dessous et illustrent parfaitement la seconde partie.

 

« Il y a des moments uniques dans la vie, il faut savoir les attraper. Le passage du cap Horn en est un. Je ne suis pas prêt d’oublier ce rocher que j’ai vu entre les grains (40 à 50 nœuds) et une lumière superbe. Vraiment, je suis très heureux. »

 

Jean-Pierre avait quelques jours avant, en conclusion d'une vacation, cette phrase qui restera dans mes annales à la lumière de ces circonstances "le Cap Horn ça se mérite !"

 

 

Paroles d'arrivée

 

Jean-Pierre Dick (Virbac-Paprec) à l'approche de l'arrivée :

 

"On pense à plein de choses quand on barre, on refait un peu le fil de la course, on revoit le déroulement, tout ce projet très impliquant, on pense à certaines personnes en particulier. On a moins le temps de réfléchir en général dans la vie classique."

 

"L’Atlantique Sud m’a beaucoup séduit : c’est très beau et très pur. Vivre 3 mois avec la nature, c'est un privilège extraordinaire !"

 

« J’essaye de profiter à fond de ces derniers moments. Toutes ces heures, ces journées passées avec la nature, on n’a pas l’occasion de vivre cela tous les jours … »

 

 

Pour aller plus loin …

 

Pour continuer sur ce thème rendez visite à l'article de PYL :

- http://pyl.typepad.com/blog_around_the_globe/2005/02/jeanpierre_dick.html

 

d'autres papiers sur Dick sont aussi très bien par exemple sous la plume d'Axel Capron (durée de vie des liens non garantie):

- http://www.sports.fr/fr/cmc/voile/20056/cmc_59057.html

- http://www.sports.fr/fr/cmc/voile/20057/cmc_59129.html

 

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. Révision 1.0 du 18/02/2005 : correction fautes d'orthographe + lien vers l'article Nam avec la photo de la réparation terminée

Publié dans Vendée Globe 2004

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