L'arrivée de Charles Hedrich ... par Ryme
Pour tout savoir sur l'arrivée de Charles Hedrich à Lorient après son tour du monde en marge du Vendée Globe en 128 jours. Je vous conseille la lecture du reportage et de l'interview exclusive de l'envoyé spécial de Nam sur les lieux j'ai nommé Ryme. Qui ne fait pas les choses à moitié car non seulement il a accepté de passer une nuit blanche mais en plus il vous offre un magnifique diaporama (cliquez en haut à droite).
Allez Ryme, vas-y il y a encore 5 concurrents officiels et 2 hors course ... ça nous promet plein démotions, de belles photos perso darrivées aux Sables.
J'espère que Ryme ne m'en voudra pas mais comme le lien sur son site n'est pas 'fixe' (il change à chaque nouvel article et il est aussi prolixe que moi l'animal) et bien je reproduis ici l'intégralité du texte dont vous pouvez retrouver la version originale à ladresse http://perso.wanadoo.fr/remy.peyrard/remy/commentaires2004.html (moyennant un peu dascenseur !) ou encore là http://spaces.msn.com/members/lautrevie/Blog/cns!1p0okZR2LqavdDb1wL1Gmnyg!429.entry. Bref l'article est ici mais je ne suis par l'auteur de cette merveille, j'ai juste réalisé une mise en page Nam.
Lundi 22/02/05 107ème jour de course / Je voudrais te dire : J'ai fait cette nuit un rêve étrange
J'ai rêvé que Madame Patricia Hedrich m'avait informé de l'arrivée de Charles Hedrich à Lorient. "Rendez-vous à dix heures à la villa Margareth. Trouvez la villa Margareth à Lorient, rien de plus simple... un tout à la base de la marine Nationale qui m'indique gentiment que je devrais voir direction l'Armor plage au port de Kernevel. La villa Margareth est un très joli bistro sur le port de plaisance, dans une ancienne villa bourgeoise. Comme c'est un joli rêve, Patricia Hedrich est là, avec ses enfants, sa mère, et des amis de Charles. Les conditions météos particulières que connaissent les concurrents dans le golf ont également retardé Charles. Il ne sera là que vers 19H. En attendant les enfants jouent comme ils peuvent sur la plage, et nous allons partager un plateau de fruits de mer. Comme dans les rêves, il n'y a pas de suite logique mon rêve reprendra à 20 heures avec un casse-croûte en commun, et Monsieur Hedrich Père qui se joint au groupe. Patricia, depuis le matin se bat avec un agenda. A croire qu'elle rédige le livre de bord depuis la terre. Il s'agit d'organiser un rendez-vous entre un hélicoptère et des cadreurs, de trouver de l'éclairage pour les mêmes journalistes. Un Lorientais passe saluer. Une étudiante fait un TPE pour son Bac et va avoir l'exclusivité de sa vie. 01 heures trente. Patrick Favre skipper pressenti, mais qui n'a pas pu prendre le départ de ce Vendée Globe et trois journalistes de TV Breitzh viennent prendre un dernier pot. Patricia partie avec les préparateurs du bateau et son fils aîné sur un Zodiac nous appellent, Charles entre dans la baie de Lorient. Comme dans tous les beaux rêves, on nous distribue des coupes vents blancs "Objectif 3 Première Mondiale" et nous embarquons, amis de longue date, enfants et étudiante sur un Zodiac blanc. Après une vingtaine de minutes, à 02h09 précisément nous distinguons un voilier tout blanc, sans marque de sponsor. Pourquoi dans les rêves tout est toujours tout Blanc ? Dans mon rêve, même certaines routes bretonnes étaient blanches, de Givre et de neiges mêlés.
02 Heures trente cinq arrivée au ponton. Patricia Hedrich me présente à Charles, et je balbutie quelques mots de félicitations au nom de la communauté des internautes, dont je suis le seul représentant ce soir. Charles en retour dit qu'il a beaucoup apprécié le soutien, les mails et les sites perso des internautes. Et voilà le petit cortège regagnant, les chaudes salles de la Villa Margareth. Tout est incohérent, dans un rêve ! Même un bistrot qui ferme à 21h mais dont le patron resterait éveillé toute la nuit pour entretenir une douce chaleur au travers d'un poêle Gaudin. Dans mes rêves aussi, je peux écouter l'interview et même y participer, partageant une bière autour d'une table ronde avec le skipper. Les habitués des arrivées Aux Sables relèveront les incohérences.
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- Quand on s'appelle Charles Hedrich, patron d'une entreprise de chasseur de tête qui marche, pourquoi se retirer et se lancer dans un Vendée Globe?
Par amour de la compétition. J'étais déjà pilote de moto sur le Dakar et autres raids. Je ne gagnerais jamais le Dakar par ce que je ne suis pas assez "top". Le pilotage d'une moto demande un apprentissage qui doit démarrer très tôt. Et je n'ai pas commencé assez tôt pour être tout en haut. J'ai les réflexes et la connaissance pour être un bon, mais je ne serais jamais un tout bon.
- Alors vous voulez gagner un Vendée Globe ?
Non, j'aimerais bien en refaire un (Patricia m'avait dit qu'il aurait bien voulu mettre le clignotant à droite et refaire un tour de la calotte glacière), mais je ne serais jamais au top financièrement et techniquement. Je pourrais me placer, jamais gagner. Par contre la voile me semble être un domaine à m'a porté et j'aimerai bien me lancer à la conquête de record en trimaran solo ?
- Battre le record de Mac Arthur ?
Non Pas dans ce sens. Mais il y a de nombreux autres records à battre.
- Vous êtes parti précipitamment et en délicatesse avec le propriétaire de votre bateau. Où en êtes-vous ?
Je viens d'obtenir à mon profit la saisie conservatoire du bateau. Les mouches ont changé de cul d'âne.
- Alors racontez-nous votre Vendée Globe ?
Quand je me suis lancé dans le projet Vendée Globe, je ne savais pas ce que c'était qu'une trinquette. Pour la qualification du Vendée Globe, je suis parti sur la Transat Anglaise alors que je n'avais jamais envoyé une voile d'avant. Et même en course, on ne peut pas s'entraîner à faire une quinzaine d'empannages à suivre. En moto, on répète des passages, des techniques. Là je n'ai pas eu le temps. Mais j'apprends vite. A la suite des ennuis avec mon charmant propriétaire, qui aurait bien voulu louer une deuxième fois le bateau, à un autre concurrent (je n'ai pas eu de nom juste dans murmure Tolkien ? ndlr) j'ai eu un entraînement insuffisant. Le bateau a été très bien préparé, mais insuffisamment testé. Je n'ai pas eu le temps de terminer mes préparatifs. Je suis parti sans un gramme de protide. Juste dix litres d'huile, des Kilos de miel et des pâtes. Mais les pâtes au miel... au bout d'un moment... on s'en lasse. De toute façon depuis l'équateur, je n'ai que des pâtes ! il m'en reste 10 kilos. (Sourire, car chez Charles le sourire est une deuxième nature, rictus figé au coin de la lèvre dès qu'il vous adresse la parole, ou vous écoute.) En partant j'ai été obligé de faire le tour des eaux territoriales françaises et espagnoles, car j'avais peur que mon charmant propriétaire (décidément il doit être vraiment charmant. je devrais peut-être le rencontrer... ouïe pas taper) me fasse arraisonner. Le charmant propriétaire a fait couper les communications satellites. Je n'ai pu avoir de fichier météo que par le téléphone de secours qui était ma propriété. Au début, j'étais donc forcément handicapé par rapport aux autres concurrents en distance de parcours, et en moyens météo. Mon plus grand regret est que la direction de course m'ait totalement ignoré.
- A quoi ressemble le grand sud ?
Pour mon premier jour dans le grand sud, j'ai chaviré. J'étais tout de suite au parfum. J'étais à l'intérieur. J'ai entendu un énorme grondement qui approchait et le bateau s'est couché. Je nai pas eu peur pour moi. On sait que le bateau flotte. Et même s'il ne flottait plus on a deux canaux de survie. On s'enferme dedans avec de l'eau et de la nourriture. Non j'ai eu peur pour le bateau, peur de la casse, car pour moi c'était la fin de mes projets. Et puis on attend. Un moment d'ailleurs, ça ne va pas si vite que ça, que le bateau se remette à l'endroit. Pour moi ça a été une constante. Que le bateau revienne en excellent état. Et il est en excellent état, à part un étai de solent. Pas grave ajoute le préparateur en plaisantant, de toute façon tu n'aurais pas su le remonter. Pour le reste pas de problèmes particuliers dans le grand sud. Des empannages sauvages quand même. C'était ma hantise par ce qu'on a toujours peur de casser. J'avais m'a retenue de baume toujours tendue au maximum à cause des conditions particulières dans lesquelles je faisais cette course. Un empannage sauvage c'est une heure et demie de manoeuvre. D'abord tu t'habilles, par ce que tu ne vas pas sortir en pyjama rose. Ensuite tu t'attaches, car le bateau gîte entre 45° et 60°. Tu vides les ballasts d'un côté et transfert de l'autre. Car tu as trois tonnes qui poussent du mauvais côté et il faut d'abord retrouver une assiette convenable. Ensuite tu reprends ta voile et tu vois si tu ne dois pas refaire un empannage. A chaque fois que j'ai eu un empannage sauvage c'est la centrale (des pilotes Geneviève, la partie informatique qui intègre données vents, route, vitesse, pour maintenir le cap du bateau) C'est la centrale qui a lâchée? Et ça mon charmant propriétaire devait le savoir qu'il y avait un problème sur la centrale ? D'ailleurs à la fin j'ai débranché les instruments pour être plus stable.
- Comment avez-vous géré le sommeil ?
Pas de problème, je dois avoir une adaptation naturelle... Ah si... J'ai eu aussi un problème de maux de tête au début de la course Ah le monstre n'est pas parfait ! Ndlr). Je me suis dit mais Charles qu'est ce qui t'arrive, tu n'as jamais eu ça. Un truc auquel je n'avais pas pensé. Je suis parti sans oreiller. Et sur un bateau en carbone, même qu'en tout va bien il y a des vibrations en permanence. Et moi ça me faisait vibrer l'intérieur de la tête quand je la posais sur la cloison. J'ai un casque à bord. Un casque léger comme pour le roller, pour monter en haut de mât. Je l'ai mis et n'ai plus eu de maux de tête. Ca arrêtait de vibrer à l'intérieur.
- Et les glaçons ?
Je n'ai pas eu de problème non plus. En raison de mon statut particulier, je suis passé bien au nord. Mon point le plus haut dans le sud, c'est le cap Horn, mais là on ne peut pas faire autrement.
- Le Horn justement, vous l'avez vu ?
Non je suis passé de nuit dans des conditions pas très clémentes. J'ai une anecdote d'ailleurs au sujet du Horn. Je l'ai passé en même temps que Dick et Mac Arthur. Patricia a fait appel aux deux équipes pour savoir si un hélicoptère pourrait faire des images de mon bateau en même temps. La seule réponse est un mail de l'équipe Mac Arthur. Ranges toi, il y a Hélène qui arrive. (ce n'est pas tout à fait les termes du mail dont Patricia m'avait parlé précédemment, mais ça revient au même, ndlr)
- A quoi pense-t-on quand on a passé le Horn ?
On pense que ce n'est pas fini, qu'il reste 35 jours. Et les pires conditions de vents, je les ai eus après le Horn des vents de plus de 70 noeuds. Mais je ne suis pas le seul. J'étais à proximité de Molloney quand il a perdu sa quille. Je l'ai fait savoir tout comme j'étais le plus proche de Wavre quand il a eu son incident dans le pacifique.
- Et dès à présent vous préparé l'Everest ?
Oui mais l'Everest c'est avant tout du mental et du physique. Parmi les trois projets, c'est celui pour qui ceux qui me connaissent ne se disent pas que c'est pure folie. Ce qui n'était pas le cas pour le Dakar et je ne parle pas du Vendée Globe.
-Vous avez déjà fait des expéditions dans l'Everest ?
Oui j'ai déjà fait un ou deux petits sommets... (7 300 et 7 500 mètres m'avait dit Patricia ! ndlr)
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Je voulais te dire, j'ai fait un rêve exceptionnel.
Je vais mettre en ligne des photo perso sur un blog: http://spaces.msn.com/members/lautrevie/