Le mode de communication des leaders

Publié le par Nam

Extrait d'un article précédent (article complet ici) :

<<* "tactique/intox/méthode Coué" : si cette expression n’évoque rien pour vous, je peux (sur simple demande) vous préciser ma pensée quant à la forme que prend la communication des 2 leaders>> 

Voici donc le détail de ce que je souhaitais exprimer avec ces 3 mots.

 

- tactique : Comme le calcul de la route ou les manoeuvres sur le pont, tout ce que je dis est pensé, réfléchit, rien n'est laissé au hasard. Le tout forme ma tactique de course. La communication est juste une arme supplémentaire au service de la victoire.

 

- intox : Là c'est le passage à l'acte, la mise en oeuvre concrète de la tactique de communication défini avec un objectif clair : déstabiliser l'adversaire. Quand je prend le micro, il y a ce que je cache et il y a ce que je dis et surtout il y a le moment et la manière dont je le dis. Jean Le Cam est très fort dans cet exercice, voir imbattable ! Il traverse les pires endroits dans un magnifique sons et lumières digne du Puy du Fou (le pot au noir dans les orages par exemple), les portes (points de passage obligatoires dans le sud qui embêtent tous les coureurs) lui ça l'amuse (lire par ailleurs). Un dernier exemple pour terminer : Jean brevette un système de chauffage à air pulsé pour se réchauffer juste au moment où les premiers icebergs apparaissent... Vincent n'est pas en reste côté intox, par exemple ne comptez jamais sur lui pour vous dire la voilure qu'il porte lors des vacations.

 

- méthode Coué : "Tout va bien ... je vais bien". Vincent et Jean n'ont aucune avarie à déplorer ... bizarre non ? (rappelez-vous Bilou dans l'édition précédente qui a caché son avarie de rail de grand-voile jusqu'au Horn, l'obligeant à rester sous toilé dans le Sud). "Je vais bien ... Tout va bien ..." (se) répètent-ils à qui veut l'entendre.

 

 

Quand c'est moi qui vous le dis vous n'êtes pas obligés de me croire mais si c'est un concurrent de la course, c'est autre chose : la théorie exposée ci-dessus prend tout son poids.

 

La langue de bois des hommes de tête hérisse Dominique Wavre (Temenos). "Cette école de Port-la-Forêt - site de préparation à la course au large fréquenté par les Français du groupe de tête - qui dit sans arrêt que tout va bien même quand ça va mal - et chaque bateau à ce stade de la course a ses problèmes - de peur de communiquer sur ses faiblesses, c'est assez casse-pieds. Ça peut se comprendre dans une Solitaire du Figaro, mais dans le cadre d'un tour du monde où il y a une obligation de solidarité en cas de problème vu les endroits où nous passons, c'est idiot. D'autant qu'on est tous assez solides psychologiquement pour ne pas parier sur les difficultés des autres. Parce qu'elles relèvent de la vie normale d'un solitaire, nos problèmes intéressent le public et ne sont pas un aveu de faiblesse." (extrait d'un article du MONDE | 22.12.04 | 14h47 par Patricia Jolly)

 

Voila c'est dit ... le comité de course nous ennui avec ses communiqués 'grand public / formatés' où l'émotion perce trop rarement mais les coureurs, pour certains, ne sont pas étrangers à cette communication "sans vie" ...

Publié dans Vendée Globe 2004

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