Pourquoi je suis le Vendée Globe ? Un terrien explique sa passion

Publié le par Nam

 

Chers tous,

 

         En ce début d’année Lani inaugure un nouveau type d’article sur le blog Nam dédié au Vendée Globe 2004. J’ai constaté avec surprise que beaucoup de personnes « non navigantes » suivaient de très près le Vendée Globe. J’avoue que c’est un peu pour ces personnes que je connais très mal je bien dois le reconnaître que je me suis lancé dans l’écriture de quelques pages non officielles sur le Vendée Globe. Lani a eu la gentillesse de m’expliquer comment lui avait découvert cette course extraordinaire et pourquoi il l’aime autant. Il nous fait partager son expérience qui remonte au Vendée Globe 2000 !

 

Bonne lecture et surtout bonne année 2005 à tous que vos vœux les plus chers se réalisent dans les prochains 365 jours,

 

Nam

 

 

Pourquoi je suis le Vendée Globe ? Un terrien explique sa passion

 

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"Tu n'as jamais navigué au large, sur aucun bateau, tu n'habites pas en Vendée et tu es un passionné du Vendée Globe… Comment cela se fait-il ???"

 

Cette question m'a été posée par plusieurs personnes depuis Novembre 2000, date à laquelle les internautes ont pu poser des questions et discuter du Vendée Globe avec des "navigants" et des professionnels de la voile. Je vais essayer de vous répondre, en ce qui me concerne personnellement.

 

Ma profession de représentant me conduit depuis 1998 à des passages en Vendée très réguliers et relativement fréquents. Les Vendéens sont très fiers de "leur" course, et en parlent très souvent, surtout dans les mois entourant l'épreuve. De ce fait dès Septembre  2000, j'entendais parler de cette course et on me demandait ce que je pensais des choix de certains skippers et toutes sortes de questions au sujet du VG…

Je me suis donc mis à rechercher des infos sur tout ce qui touchait à la course et ce par le web surtout. Je lisais tout ce que je trouvais concernant la course, et là est venu le forum du site officiel du VG2000, sur lequel j'ai d'abord été un lecteur assidu, n'osant pas dire à  ces "marins" que je n'y connaissais rien et que je n'avais jamais mis les pieds sur un voilier pour l'instant. La première fois que j'ai écris sur le forum, c'était pour demander ce que voulait dire: "empanner"… et là, étonnement complet : j'ai reçu une dizaine de réponse avec des explications plus ou moins détaillées et plus ou moins techniques… Révélation : un "terrien" pouvait donc poser des questions aux "marins" sans passer pour un c** .  Et je n'étais pas le seul dans mon cas sur le forum, je l'ai su par la suite.

Depuis, cette course est pour moi un événement très passionnant. Je la suis de près. Cette année le site est complet et très technique (sauf un truc : il manque un forum…).

 

J'ai réussi à comprendre les cartes météo, avec le sens des vents qui changent autour des dépressions et des anticyclones suivant le côté de l'équateur. Et on apprend l'existence de certaines îles dans ces contrées peu connues, c'est passionnant pour celui qui veut bien se donner un peu de mal au départ… Il est vrai qu'au début c'est un peu décourageant de ne rien comprendre à la direction prise par un bateau… Pourquoi vont-ils frôler les plages brésiliennes alors qu'ils doivent passer le Cap de Bonne-Espérance? C'est quoi ce "Pot-au-Noirs" ? Pourquoi l'anticyclone de St Hélène est-il si craint des coureurs? On finit par le comprendre avec les suivis de courses et tentatives de records.

Tout cela était facilité par le forum du site officiel qu'avait voulu Philippe Jeantot, car des "spécialistes" nous répondaient sans sourciller, avec quelques boutades (gentilles) quand même…

 

Cette course est seule dans son genre, c'est une course extrême où tout peut arriver, du plus heureux au pire… Il est vrai que les avancées techniques et les restrictions par le règlement de sécurité font qu’en 2000 il n'y a pas eu heureusement de drame humain, et en 2004, il en sera je l'espère de même. Mais pour partir pour une course comme celle-là, seul sur un bateau, dans des milieux aussi hostiles que les mers du Sud, il faut une certaine dose de courage (et peut-être même d'inconscience, mais je ne le pense pas). Le courage, la force et l'endurance ont toujours été des sources d'admiration pour les humains, et ces skippers qui quittent les Sables d'Olonne sur leur puissante monture au mois de Novembre, tous les quatre ans, pour plus de trois mois de mer sans aucune assistance, forcent l'admiration des spectateurs.

Les exploits de certains skippers forcent aussi l'admiration et rajoute à l'attrait de la course auprès du public, je pense. Quand vous suivez les réparations du mât par Yves Parlier, seul sur une plage de l'île Stewart, vous avez envie de voir si d'autres auront des problèmes similaires à résoudre.

Cette année, il est plus difficile pour le commun des mortels de savoir le nombre de "fervents spectateurs" de la course, car il n'y a pas de forum officiel pour le constater directement… seuls le PC Course peut le savoir…

Bien sûr au niveau France, il y a moins de gens qui suivent le VG que de spectateurs sur tous les terrains de foot, mais il faut comparer ce qui est comparable…

 

Personnellement j'ai toujours comparé cette course  "Vendée Globe" aux "24 heures du Mans automobile", autre épreuve d'endurance mythique. Là aussi le nombre de participants est limité pour raison de sécurité, là aussi les "montures" sont très puissantes et là aussi les risques physiques sont énormes. Ces 24 heures et ces pilotes ont aussi un certain nombre et un nombre certain de fervents admirateurs (j'en fais partie…)

 

Je n'ai pas retrouvé le même engouement pour les autres épreuves de voiles de la part de non navigants sur les forums. Même pour la Route du Rhum, on ne ressent pas la même ferveur, il y a suivi de la course et des positions, mais pas, ou beaucoup moins, de discussions sur les tactiques de course et autres faits de course.

Les tentatives de record ne sont pas suivies de la même façon… et pourtant, ce sont des exploits aussi.

Personnellement, je suis beaucoup d'épreuves de voile et de tentatives de records divers, mais l'ambiance n'est pas la même que pour le VG.

 

Quand on a eu l'occasion de se trouver aux Sables d'Olonne au moment du départ ou arrivées de concurrents du Vendée Globe, il y a un autre attrait au suivi de la course. Il se dégage une telle ambiance au Port Olonna que l'on est pris d'une envie d'y traîner le plus longtemps possible quand on y est, et d'y retourner le plus tôt possible. Cet attrait persiste même longtemps après la course. Sur les quais, dans les ateliers du port et dans les bars et restaurants du coin, on entend parler du VG très longtemps après l'arrivée du dernier voilier et bien avant le départ de l'épreuve suivante. Je dirais même que cela se ressent dans tout le département de la Vendée.

Personnellement, avant 2000, j'allais voir mes clients des Sables d'Olonne sans aller marcher sur les pontons de Port Olonna, et cela je ne peux plus le faire… je passe au moins une heure dans le coin du port, quitte à manger très rapidement le midi, avec le plaisir de pouvoir parler quelques fois avec des skippers comme VDH ou Dinelli qui sont régulièrement là bas, leur port d'attache étant Les Sables d'Olonne.

 

En bref, je pense que c'est la singularité de l'épreuve et la performance humaine qu'elle demande qui sont les attraits de cette course fantastique auprès du public, navigant ou terrien.

 

Nota : suite au VG 2000, un des internautes du forum m'a embarqué sur son voilier (de plaisance) pour une virée de 3 heures dans la baie des Sables d'Olonne, pendant laquelle nous avions eu la joie d'être escortés par un banc de marsouins. Quels souvenirs !!!

 

Bonne année 2005, en suivant les exploits de nos skippers préférés.

 

Bon vent à tous, navigants et terriens,

 

Lani

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J’espère que cet article n’est que le premier d’une une longue série de contributions venues de tous horizons, pour faire partager les émotions que le Vendée Globe vous procure. Alors tous à vos plumes …

 

Publié dans Articles invités

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